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                              Le vétéran est une espèce à maturation tardive. Présent dans tous les sports, il se distingue par quelques particularités. On n'est pas sélectionné vétéran, il n'y a pas d'école de vétéran. Le vétéran se fait tout seul après une mutation plus ou moins longue. Divers facteurs sont responsables de cette métamorphose desquels l'épouse et une certaine dose de narcissisme ne sont pas absents.


                             La mise en cocon commence dès que notre futur vétéran atteint la tranche 35 - 40 ans. De titulaire en équipe Une, notre futur vétéran est descendu petit à petit dans les divisions. Après avoir fait le bonheur du public, avoir distribué plus de « bouchons »  qu’il a inscrit de buts et afin d'affirmer son existence, notre homme se décide enfin, vaincu par les courbatures qui ne disparaissent pas avant le mercredi, à raccrocher ses crampons.

 

                             Il annonce sa décision à sa femme et à ses enfants sur un ton d’une telle solennité qu’au début tout le monde a cru qu’il était arrivé quelque chose de grave.

 

                            Et le temps passe. Doucement la mutation s'opère. Deux soirs par semaine il est chez lui au lieu d'être à l'entraînement et le dimanche c'est toute la journée qu'il est là. Il tourne un peu en rond. Il est vrai que le départ pour les matchs et les retours à 2 ou 3 heures du matin lui manque. Et puis ses gosses sont vraiment pénibles le week-end. Quant à sa femme, elle ne le laisse pas se reposer. Elle a toujours quelque chose à faire et voudrait le faire participer. Ravie pendant les deux premières années de retrouver son homme, sa femme commence à mal supporter ses déprimes du dimanche, ses coups de gueule et son éternel fatigue du week-end.

 

                               Pendant quinze avec son mari, elle est allée un dimanche sur deux voir sa mère et maintenant c'est tout un cirque pour y aller une fois par trimestre. De fil en aiguille notre homme devient irritable jusqu'au jour magique où le destin met sur sa route un ancien compère qui a arrêté l'année où lui commençait. Celui-là à déjà mué et lui parle de clubs de vétérans contre lesquels il joue. Il écoute avec attention et apprend surtout avec surprise que Dédé, Bébert, Tartempion, Machin, jouent dans cette équipe. Ce sont les surnoms de ses anciens coéquipiers. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire ? Ils ne pouvaient déjà plus avancer quand ils ont arrêté.

 

                                Et un soir, il commet l'irréparable : il vient les voir jouer ! C'est comme une révélation. Il entend les mots d'autrefois " Donne ton ballon ", " passe en retrait " " marquage a la culotte ". Et puis, ils ont de vrais maillots et de vrais shorts. Certains mêmes semblent courir vite. Dans sa tête les idées s'enchaînent à toute vitesse. Il se dit qu'il aurait donné son ballon, qu'il ne se serait pas fait prendre sur ce dribble, qu'il aurait débordé coté droit et surtout ce duel vendangé face au gardien, jamais il n'aurait pourri un aussi joli ballon de but. Malgré la valise de l'équipe de son pote (il parait que c'est habituel), il est resté jusqu'au bout sans s'en rendre compte et s'est donc tout naturellement trouvé à l'apéro d'après match.

                            Tous les anciens sont venus le voir avec un grand sourire en lui expliquant les bienfaits de la thérapie de groupe. Le vétéran allait sortir de son cocon.

 

                            Pour son premier entraînement il a juste couru un peu puis est parti très vite car sa femme ne semblait pas vraiment d'accord qu'il reprenne le foot. Il faut dire qu’il était en basket car ses vieilles pompes sont à bouts carrés durs et ses pieds ne supportent plus la contrainte.

                           Quand il a touché son premier ballon, il ne l'a dit à personne mais il a eu le frisson. Il aurait même écrasé une petite larme s’il avait été seul. Et puis, malgré ses baskets, il a fait une bonne prestation même si les ballons envoyés en profondeur, ce n'était plus de son âge.

 

                           Il s'est torturé pendant quinze jours pour se décider à y retourner. Il a passé son temps à ressortir ses maillots, à essayer son short qui avait un peu rétréci au lavage et n'a pas arrêté de vanter à sa femme l'esprit de camaraderie et de sympathie qu'il avait redécouvert ce soir là.

 

Quand elle lui dit : "Va courir ! Ça te fera du bien !", il esquissa un rapide " Tu crois ? "

 

                          Le lendemain à la première heure, il était à Décathlon pour s'acheter des crampons. Une heure plus tard, notre héros sortit avec des pompes au cuir souple car ses petons le supportent mieux. Nanti de ses chaussures voilà notre homme de retour à son premier vrai entraînement de vétéran.

 

                          Il enfile discrètement ses « Pouma » toutes neuves. Discrètement car les chaussures neuves cela vous vaut toujours quelques remarques subtiles. Puis il s'habille sans prendre d'espace. Dans les dernières années où il jouait, il lui fallait pratiquement 4 à 5 porte-manteaux, une carpette pour ne pas se salir les pieds, deux serviettes, l’eau pas trop chaude et j'en passe. Là il se fait tout petit et s'habille lentement pour voir ce qui a changé.
 

                       - " Putain, ce bide qu'il a pris Michel ! " se dit-il en regardant Michel. Il se dit qu'il allait le charrier dès qu'il aurait passé son maillot mais il eut beaucoup de peine à l’enfiler. La tête c'était bon mais après il lui fallu tirer très fort. Il pesta contre la technique de lavage de sa femme et le manque d'aération des placards qui entraîne la rétractation des fibres et remit ses invectives envers Michel à un autre jour.

 

                        Ils étaient tous là comme de vrais guerriers. Il revoyait les vieux maillots et les chaussettes de son adolescence, reniflait la bonne odeur du vestiaire. Que de souvenirs ! Un à un, ils se sont levés. Le bruit des crampons sur le sol, quelle musique !

 

                       En guise d’échauffement, quelques allers et retours de terrain, des étirements et une accélération. Il n’en fallut pas plus pour que notre recrue cherche l'air, les mains sur la tête dans la position du champignon. Les cuisses et les mollets tellement lourds qu'il se demanda s'il n'avait pas une maladie.

 

                        Maintenant ils allaient jouer. Un peu inquiet quand même il se plaça dans l’équipe. Vinrent les premières actions de jeu. Il ne se serait pas cru aussi bon ! Il se sentait des ailes. Les défenseurs ?  Il en faisait son déjeuner. Et quand il faillit marquer, la claque fessière de ses potes lui monta droit au cœur.

 

                         La douche fut géniale. Les douches entre mecs : un régal ! Je ne sais pas comment cela se passe chez les filles mais en tout cas les mecs passent plus de temps à laver les quelques dizaines de grammes qu’ils ont entre les jambes que les dizaines de kilos qu’il y a autour. Il y avait aussi l’éternel « sans shampoing » qui faisait rire tout le monde depuis trente ans.

                         Une fois séché, il enfila son pantalon debout sur un banc. C'est pas génial ça ? Chez soi on ne le fait jamais. Faudra qu'il le propose à sa femme.

 

                         Puis il y eut l'apéro au club house. Deux heures et demie d'apéro qui l'amenèrent à minuit bien sonné, heure du "repas". Un plat de résistance monumental fut le bienvenu. Le surplus de frites ne fut pas de trop et, au fromage, il aurait bien grignoté un petit quelque chose en plus mais …régime, régime ! 

                         Ce soir là, il a chanté la Pitchouli, les filles de Mauléon et la digue du cul. Il se souvenait des paroles sans problème. Il aurait chanté toute la nuit !

                         Quelques derniers verres au bar, puis sa tournée et la tournée du patron, la petite dernière, celle pour la route et hop à la maison. Deux heures du mat', c'était raisonnable.

                        La voiture connaissait bien le chemin et la vitre ouverte malgré la température négative lui fit du bien.


                        Avec précautions il s'est glissé dans le lit chauffé par sa femme qui lui tournait le dos. Il fut réveillé très tôt par le bruit de l'aspirateur. Il avait la sensation d'être passé dans un concasseur. Tous ses muscles lui faisaient mal mais surtout, ce goût bizarre dans la bouche et ce besoin de boire de l’eau.

 

                        Il déposa les affaires de son sac dans la machine à laver, non sans avoir constaté que le shampoing était resté ouvert et avait inondé le sac, puis il lava ses pompes neuves. Un vrai joueur s'occupe de son équipement.

                       Il fut sauvé quand sa femme lui demanda si cela s'était bien passé. Il avait tellement de chose à lui dire qu'il la suivait dans toute la maison.

 

                      Elle disait " oui " ou le regardait avec un très mince sourire. Lui, il racontait, racontait et racontait encore ses dribbles et sa science de l'anticipation, son placement sur le terrain qui lui a permis de s'économiser plutôt que de faire des courses inutiles et puis, cerise sur le gâteau, ce contre-pied qu'il a fait au jeune. Il passa un bon quart d'heure à expliquer à sa femme la science du « petit pont », les années de travail que cela demande ce qui permit à cette dernière de lui mettre dans les mains les assiettes à essuyer tout en rangeant la cuisine.

                       Il parla aussi des "obligations" des vétérans et de sa participation à l'équipe. Ses vendredis allaient être pris !
 

                       Elle en conclut rapidement qu'elle y gagnerait un peu de tranquillité. Aussi fit-elle en sorte d'avoir l'air fière de sa prestation, sans exagération non plus car le lascar pouvait s'enflammer vite. Elle lui demanda quand était le prochain match, façon comme une autre de lui donner la permission, puis elle téléphona à sa mère pour lui dire qu'elle viendrait tous les vendredis soir avec les enfants.

 

Un vétéran était né !

 

En conclusion, si vous souhaitez vivre ou revivre ces moments magiques et que :

Vous êtes âgé de 35 ans ou plus

Vous pouvez  jouer le vendredi soir de septembre à mai

Vous cherchez  une équipe de football

  Vous souhaitez  rencontrer des équipes aussi sympas que la votre

  Vous êtes capables de jouer pour le plaisir en respectant les lois du jeu et vos adversaires. 

        ALORS…. 

          Le  CAMPSAS  FOOT - LOISIRS est  fait  pour  vous ! 

         Pour nous rejoindre

En plus des crampons, il faut amener votre bonne humeur et votre simplicité qui sont les deux meilleures armes de notre groupe, au sein duquel se côtoient jeunes et moins jeunes, sportifs assidus et vieux sages.

Si vous ne résistez pas au plaisir de voir nos corps d'athlètes de vos propres yeux, le lieu de rassemblement, de souffrance, de plaisir puis d'hydratation se trouve au stade de Campsas.


Nous nous y trouvons généralement le vendredi a partir de 19 h 30, sauf en juillet et août parce qu'on est en stage aux fêtes de Bayonne et sauf en décembre et janvier parce qu'on est en réoxygénation dans les bars de la région

 


Aux nouveaux, nous souhaitons la bienvenue.


Aux anciens, nous les remercions de leur confiance

    Ensemble, nous écrivons notre histoire




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